La semaine qui vient de s’écouler a été riche en rebondissements en
ce qui concerne la crise libyenne. D'après le déroulement des faits et
les déclarations, l'on croirait que la décision est prise pour une
intervention militaire occidentale dans ce pays et la position des
occidentaux à ce sujet a toujours été la même. L’opération militaire en
Libye a certainement été planifiée depuis un bout de temps. Il ne
restait plus qu’à déterminer le bon moment et attendre que tous les
éléments qui légitimeraient une telle action soient réunis.

Sur le terrain, tous les indicateurs convergent et prouvent que la
formation d’un gouvernement d’unité nationale en Libye n’est qu’une
illusion. Depuis 2011 les Libyens ne se sont jamais mis d’accord et il
n’y a aucune raison valable pour qu’ils le fassent en ce moment, après
cinq ans de guerre civile qui a ruiné leur pays et surtout après le
premier échec de Fayez Al-Sarraj, qui, avec une première formation
gouvernementale de 32 ministres n’a pas réussi à faire l’unanimité et à
convaincre les diverses factions rivales en Libye. Al-Sarraj dispose
encore de quatre jours pour faire une autre proposition de formation
gouvernementale plus restreinte, et à ce niveau, il faut signaler qu’une
équipe gouvernementale réduite ne réussira pas là où la formation
élargie a échoué.
De leur côté, les occidentaux prennent leur temps pour préparer
leur offensive et déterminer sous quelle forme ils interviendront en
Libye. L’hypothèse la plus probable serait une opération calquée sur
celle qui est en cours en Syrie, consistant à effectuer des frappes
aériennes visant des cibles stratégiques au sol. Certains spécialistes
évoquent la possibilité de développer un dispositif occidental qui a été
déployé depuis l’été dernier en mer méditerranée. Il s’agit de
l’opération ‘’Sofia’’ dont l’objectif initial était de conseiller et
former les garde-côtes libyens et de mettre en échec les tentatives
d’immigration clandestine d’envergure en appréhendant les passeurs de
migrants.
Il est clair que pour intervenir, les puissances occidentales ont
l’embarras du choix. L’ultimatum accordé à El-Sarraj pour former son
gouvernement expire mercredi prochain. Par la suite, jeudi, une réunion
sur la Libye entre les ministres de la Défense des pays formant la
coalition anti-Daech avec la participation de représentants du
gouvernement irakien est prévue au siège de l’OTAN à Bruxelles. Il est
évident que le choix de la date de cette réunion ne s’est pas fait au
hasard, que les libyens parviennent à former leur gouvernement ou pas,
les dés sont jetés, l’intervention occidentale en Libye aura bel et bien
lieu !
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